Mise à jour du 7 juin 2017 : Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu entrera en vigueur le 1er janvier 2019, annonce le premier ministre Edouard Philippe.
A cent à l’heure sur le mur de l’improvisation, chronique d’une informatisation nationale qui va encore foirer.
Sapin et sa brochette de génies ont travaillés dur à la mise en place du prélavement prélèvement à la source !
Dès 2015 ce prélèvement à la source était déjà gravé dans la feuille de route de nos énarques fiscalisateurs. À l’époque, le chantier était lancé en fanfare alors même que, pourtant, quelques doutes planaient sur la capacité de l’État à mener à bien un projet informatique de cette ampleur. Certains méchants commentateurs ne se sont d’ailleurs pas privés, les vils, de noter qu’en la matière, les administrations concernées n’avaient jusqu’à présent guère démontré leur maîtrise de l’outil informatique.
L’État français s’est tout de même illustré par quelques foirages retentissants. L’informatique du RSI, grande et belle administration qui rappelle systématiquement les meilleurs passages de Fantasia où des hippopotames tentent de danser avec grâce (l’analogie s’arrête là tant le film de Disney est beau et l’informatique du RSI immonde) ; la fusion des Assedic avec l’ANPE, voilà encore un beau cas d’école d’une grande réussite informatique ; Louvois, ce logiciel de gestion de la solde des militaires qui n’a jamais réussi qu’à augmenter celle des sociétés contractantes ; le logiciel de l’Opérateur National de Paie, chargé de s’occuper de la paie de millions de fonctionnaires français, et qui n’aura finalement jamais vu le jour ; bref, autant d’exemples gratinés que notre administration, confrontée à l’informatique, réalise des miracles en terme de performances budgétaires et de gestion de projet…
Pour plus de détails voir le blog HASTABLE…
Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu promet donc de grands moments de solitude au contribuable français, le président Macron va donc devoir faire avec un projet qu’on sait déjà coûteux, extrêmement complexe, pas réellement populaire et qui peut très fortement déraper vers le n’importe quoi explosif comme en ont témoigné les précédents exemples.
On comprend que le pauvret, mis devant le fait accompli, ait poussé l’idée d’un bon gros audit de tout le tremblement, confirmé par Benjamin Grivault, le porte-parole d’En marche ! … Malheureusement, l’équipe sortante a absolument tout fait pour que ce projet se réalise puisque le ministre du budget sortant a signé mercredi dernier les décrets entérinant ce prélèvement à la source, rendant tout report relativement compliqué.
Audit ou pas, les petits Français vont goûter à une nouvelle façon de se faire ponctionner et Macron va devoir gérer ce qui ressemble déjà de loin à un petit souci, et de près à une grosse, une énorme catastrophe industrielle : tous les ingrédients semblent en effet réunis pour faire un maximum de mécontents, même si tout se passe bien, et un maximum de dégâts si cela se passe mal.
Outre l’évident surcoût pour les entreprises qui, dans cette nouvelle méthode de ponction, se retrouvent à gérer l’impôt pour le compte du Moloch, se pose la question de la confidentialité des données entre les salariés et les services de paie qui devront tout savoir de ce dernier pour établir un relevé fidèle de l’impôt à payer. L’impôt français étant de surcroît calculé en tenant compte de la situation maritale, les possibilités d’erreurs sont quasiment infinies. Tant du côté des syndicats que des entreprises, l’impôt à la source revient à mettre en place une énorme usine à gaz qui touche à la fois aux ressources financières des personnes concernées qu’à une certaine partie de leur intimité (patrimoniale ou familiale, par exemple).
En réalité, il n’y a aucune chance que le passage au prélèvement à la source se passe sans problème. Pire : il n’y a aucune chance que cela représente une véritable simplification.
Mais ne vous inquiétez pas : forcément, ça va bien se passer.
Lu sur Atlantico
Mise à jour du 5 décembre 2017 : Rassurez-vous, l’administration française maitrise la mise en place des systèmes informatiques : https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/05/2698496-inscriptions-dematerialisees-les-derapages-du-permis-de-conduire.html#xtor=EPR-7
Mise à jour du 15 décembre 2017 : Carte grise, nouveau système informatique : https://www.quechoisir.org/actualite-carte-grise-une-pagaille-qui-pourrait-couter-cher-aux-particuliers-n49140/?utm_medium=email&utm_source=nlh&utm_campaign=nlh171214
Mise à jour du 23 décembre 2017 :
http://www.20minutes.fr/economie/2192859-20171222-prelevement-source-fisc-envisage-sous-traiter-appels-contribuables
Mise à jour du 18 février 2018 : https://www.ladepeche.fr/article/2018/02/18/2744677-des-automobilistes-s-agacent-aux-guichets-de-la-prefecture.html#xtor=EPR-1
Mise à jour du 06 avril 2018 : https://www.20minutes.fr/economie/2249571-20180405-fisc-bug-logiciel-bercy-origine-fausses-declarations-revenus
Mise à jour du 21 juin 2018 : pour les cartes grises pas d’amélioration, ne vous inquiétez pas pour la retenue à la source il n’y aura pas de problèmes, http://www.atlantico.fr/decryptage/cartes-grises-et-hop-joli-rate-informatique-etat-en-plus-h16-3429078.html/page/0/2
Mise à jour du 06 juillet 2018 : mince on n’a pas tout prévu, http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-prelevement-source-plomb-dans-aile-michel-garibal-edito-impots-3444774.html?utm_campaign=quotidienne&utm_medium=email&utm_source=newsletter
Mise à jour du 06 juillet 2018 : Le chant de SIRHEN, L’Éducation nationale abandonne son logiciel RH qui a coûté 320 millions d’euros
Mise à jour du 06 juillet 2018 : Régis Lagrifoul, secrétaire adjoint de Solidaires Finances publiques 31 «Nous craignons l’accident industriel», https://www.ladepeche.fr/article/2018/08/13/2850723-regis-lagrifoul-secretaire-adjoint-solidaires-finances-publiques-31-craignons-accident.html
Mise à jour du 2 septembre 2018 : Prélèvement à la source – petit éloge de l’approche sournoise du changement, http://www.atlantico.fr/rdv/zone-franche/prelevement-source-petit-eloge-approche-sournoise-changement-3492715.html
Sancerni 